Mine de rien, THE CHEMICAL SWEET KID continue son bonhomme de chemin avec ce troisième album, The Speed of Time. On commence à connaitre la tambouille des lorrains et on peut donc s'attendre à une nouvelle succession de titres agressifs, calibrés pour faire se dandiner les amateurs de sons électro-industriels énervés.
Et évidemment, c'est exactement ce dont est composé l'album : une succession de morceaux hargneux, aux paroles faciles à assimiler et aux rythmiques binaires. Bref, de l'efficace. On est d'ailleurs cueilli d'entrée par Once Again, peut-être le meilleur morceau de l'album, avec son refrain qui reste en tête pour la journée : pas de fioritures, mais c'est super accrocheur et carrément engageant pour la suite. Et la suite, avec No Emotion, continue sur la même lancée : c'est noir, répétitif, agressif, catchy, les quelques mots du refrain sont martelés avec hargne. Le chant, entre miaulements nasillards qui raviront les amateurs de UNDERCOVER SLUT ou DEXY CORP, et vociférations part dans le grandiloquent sur The Next Chapter, plus surprenante avec ses ruptures de rythme. Mais déjà, le schéma se fait de plus en plus apparent, et si les beats de Kiss My Hate font toujours leur petit effet, la principale surprise vient d'une utilisation de l'autotune sur laquelle chacun se fera son opinion. On n'est pas tout à fait à la moitié de l'album, et déjà l'impression d'en avoir fait le tour pointe le bout de son nez. Evidemment, c'est une erreur : Disillusion, ou A Thousand Words apportent à The Speed of Time de belles bouffées d'oxygène, en ralentissant la cadence pour laisser la place à de discrètes mélodies angoissantes et créer des ambiances poisseuses. C'est là qu'on se dit que THE CHEMICAL SWEET KID gagnerait énormément à varier sa musique, surtout pour le chant.
A l'image de COMBICHRIST, THE CHEMICAL SWEET KID est toujours aussi doué pour nous pondre quelques titres bien accrocheurs... Et à l'image du groupe d'Andy LaPlegua, ils ont toujours autant de mal à maintenir cette qualité sur tout un album. Surement la contrepartie de chercher systématiquement à pondre des morceaux faits pour faire bouger les gens en live, mais aussi d'enchaîner les sorties à ce rythme. Dommage, The Speed of Time est finalement trop long et s'épuise quelque peu sur la durée, étouffé par sa propre énergie et l'envie, palpable, d'en mettre plein les oreilles. Il n'est pas vide de bonnes idées, au contraire, mais on finit par ployer sous la succession de titres rageurs qui, pris individuellement, fonctionnent pourtant tous plutôt bien. Le groupe signe néanmoins sont disque le plus abouti, débordant clairement d'un enthousiasme sincère (bien que encore un peu maladroit) ce qui est encourageant pour la suite !