Chronique | Combichrist - This is where Death begins

Julien 8 juin 2016

Amorcé depuis la sortie de l’album-bande originale No Redemption, puis avec We Love You, le tournant musical entreprit par COMBICHRIST se confirme avec ce nouvel album.
Amateurs de musique électronique venus chercher un retour aux sources, abandonnez tout espoir. Soyons clairs tout de suite : This Is Where Death Begins est indéniablement à ranger sur votre étagère au rayon metal. Il est certain que cette évolution musicale surprendra et divisera les fans de la première heure, mais peut-on reprocher à un groupe de prendre des risques et de chercher à se renouveler ?

Le premier titre We are the Plague nous place immédiatement dans une ambiance apocalyptique dont on ne ressort qu’une fois les 15 morceaux du disque entendus. Après avoir vérifié que, oui, il s’agit bien d’un album de COMBICHRIST qu'on écoute, on ne peut qu’apprécier ce morceau si tant est que l’on soit doté d’une sensibilité au son lourd du metal industriel. Le second titre My Life My Rules est incontestablement le titre fédérateur de l’album et on imagine aisément le délire qu’il procurera lorsqu’il sera joué en live. Le morceau est rythmé, la voix entraînante, et les guitares, omniprésentes, donnent vraiment de la puissance à l’ensemble. Très intéressant également, le morceau Exit Eternity (qui évoquera à certains THE PRODIGY) mélange habilement martèlement de tambours et nappes electro diaboliques. Skullrusher ne laisse également pas en reste avec son rythme effréné et son refrain qui restera sur toutes les lèvres. Le titre Slakt lorgne quant à lui du côté de RAMMSTEIN et possède une intensité et une noirceur sans pareil ainsi qu’un final magnifique. Difficile de désigner un morceau meilleur qu'un autre tant ils sont à la fois variés et réussis.

Les sons électroniques se font ici bien rares et ne servent qu’à habiller légèrement les titres de l’album, à l’instar de ce qui se fait généralement dans le milieu du metal industriel. En ce qui concerne les influences, on ne peut s’empêcher de penser à des groupes comme MINISTRY à leurs meilleures heures. La part belle est laissée aux riffs de guitares saturées et aux percussions lourdes, sur lesquels vient se poser la voix d’un Andy LaPlegua survolté et toujours dans le bon ton. Finies les boucles infinies de samples vocaux propres au style électro, ici le chant est plus que jamais présent et complète à merveille chacun des morceaux de l’album.

COMBICHRIST propose une fois de plus une œuvre sombre et enivrante que l'on peut difficilement détester. Il est intéressant de constater que, tout en s'étant éloigné de son style musical originel, le groupe a réussi à pondre un album metal excellent et dont les codes sont complètement maîtrisés. This Is Where Death Begins est un petit bijou mais dont la teneur risque de déstabiliser les fans des premiers opus. En revanche, et si vous n’êtes pas allergique aux grosses guitares saturées, cet album est à ne manquer sous aucun prétexte.