C’est après de tumultueuses péripéties que les suédois de Covenant nous délivrent leur "Modern Ruin". Album tellement repoussé qu'il n’était plus attendu. Entre les déboires avec leur distributeur SPV qui cria faillite en 2009, la démission de Clas Nachmanson en 2007 et un manque de cohésion certain dans le groupe. L’album aura été un fil rouge pendant près de quatre longues années. Pour remplacer le membre manquant, le groupe fera appel à Daniel Myer (Haujobb, Destroid, Architect), en 2007. Détail qui fait clairement la différence dans la structure et l’ambiance générale des morceaux. Vous vous attendiez à une fade copie de "Northern Light" ou 'Skyshaper' et de tubes calibrés dance-floor sans saveur ? Vous allez très certainement déchanter ! J’appuie sur play et l’album commence avec son intro 'Modern Ruin' mettant tout de suite en ambiance : voix robotique, sons futuristes… . S’en suit le connu 'Lightbringer' dans sa version album. On y remarquera la présence du groupe Suédois Necro Facility au chant mais aussi une ambiance que le groupe n’avait pas explorée jusqu'à maintenant. Beaucoup plus pop ! Arrive alors 'Judge of my domain' qui nous rappelle que nous sommes quand même en train d’écouter un disque de Covenant. Refrain et beats efficaces, on y retrouve les traces de Trance auxquelles le groupe nous avait habitué. 'Dynamo clock' nous donne ses premières pulsations et on sent déjà l’adrénaline monter. Un morceau qui monte crescendo et qui fera très clairement vibrer les dance-floor : Beat efficace et gimmick reconnaissable parmi mille. L’utilisation de percutions est notable. Elle donne une dimension plus chaude au morceau. On continue avec 'Kairos' courte introduction du titre 'The beauty and the grace', morceau hautement mélancolique où l’on croirait percevoir une guitare mais il s’agirait selon le compositeur d’un son de piano retravaillé. Ce titre est certainement un incontournable de l’album. 'Get on' et ses sons über kitchs : synthés 70s / début 80s est assez surprenant à la première écoute. Avec son rythme désordonné, le titre reste tout de même très dansant. 'Worlds Collide' donne à nouveau une ambiance plus mélancolique et lugubre. Seconde utilisation de percutions dans l’album. Morceau digne d’un Haujobb. Normal me direz-vous, c’est écrit par Mr.Myer. 'The Night' morceau ovni avec ses nappes de synthés analogiques et d’un l’effet slow-motion sur la voix dont les Knife sont assez friand par exemple. De quoi reposer avant le 'Beat the noise' avec son beat ultra saturé... comme le titre l’indique lui-même. Remarquable refrain efficace où le chant est sans conteste puissant. 'The road' clôture cet album sous un aspect mélancolique. Il serait inspiré du roman de Mc Carthy, adapté au cinéma sous le même nom en 2009 par John Hillcoat avec Viggo Mortensen. L'album fait clairement contraste avec les anciens albums du groupe. Il effrayera surement les fans de beats binaires. On regrettera l’absence des morceaux "If I would give my soul" ou 'Come' joués en live depuis plus de deux ans lors de leur tournée. "Modern Ruin" est un album à déguster lentement et marque un tournant dans la carrière du groupe. Incontournable...