Suite à Satanische Verse (Ep sorti la même année), Das Ich sort son premier album Die Propheten reprenant l'ensemble des titres présents sur son prédécesseur. Le groupe offre ici un chef-d'œuvre éphémère. Le duo Ackermann / Kramm se plonge rapidement dans l'univers théâtral de Kain Und Abel, les évènements fascinants sont légion, la cohérence devient alors déconcertante. La controverse principale se fait sans doute auprès du chant, l'extravagance de ce dernier intervient admirablement sur Lügen und Das Ich où la moindre petite parole transcende l'auditeur. Quant-à lui, le titre éponyme reste dans la continuité exorbitante de l'œuvre avec un refrain des plus limpide. Dépeint par l'harmonie de Gottes Tod et Des Satans neue Kleider, le cœur de l'album se veut anaphorique, pas loin de quinze minutes à eux deux, force est de constater que Das Ich ne fait pas dans la demie mesure. Freuel et Es ist ja Krieg bordent l'album d'une manière totalement ingénieuse, l'un se veut instrumental, tandis que l'autre nous prépare à une écoute riche en émotion avec une fin plutôt apocalyptique, retraçant ainsi les points forts du duo Allemand, à savoir la haine, le dédain et le désarroi. Die Propheten n'est certainement pas l'album le plus accessible du groupe, mais loin d'être le moins intéressant !