Aujourd'hui encore, chronique d'un album de la scène industrielle américaine, qui a le mérite de regorger de quelques pépites comme MINISTRY, VELVET ACID CHRIST ou plus récemment 3TEETH. Quand on creuse un peu le côté underground du genre, on peut tomber par hasard sur d'excellente galettes comme Dissections de DATACODE DIVISION, jusqu'alors projet live concrétisé depuis peu sur album.
C'est sur une intro ambiancée nous mettant dans une atmosphère dérangeante mais non moins intrigante que Dissections commence, laissant présager quelque chose avec une approche plus orientée electro-indus que harsh comme pourrait le laisser penser l'artwork de l'album. Après une coupure abrupte vers la première piste Leper, qui aurait pu avoir une meilleure transition, cette dernière nous annonce a priori un album sans réelle continuité mais plutôt avec un ensemble de chansons indépendantes, ce qui confirme l'approche electro et non indus.
Agréable surprise donc, avec un son ayant une structure orientée aggrotech mais avec une approche beaucoup plus industrielle, très froide voire très perturbante à l'écoute. La curiosité finit par avoir raison des codes de ce que l'on a l'habitude d'entendre et l'on se laisse prendre au jeu du mélange des genres. L'avantage est que l'artiste, Bryen Sorg Olafsson, peut alors ouvrir son panel rythmique sur une plus large sélection.
L'aspect indus est toutefois bien présent. Erosion se veut plus bruitiste que ses consœurs même si elle ne sert que d'entracte, une bonne ambiance d'oppression se fait ressentir. Crisis et Sworn affichent un thème plus martial dans leurs percussions avec un chant orienté propagande pouvant faire penser à VON THRONSTAHL par moments. D'un autre côté, Misery in Industry se montre plus dansante avec un rythme bien influencé EBM tout en conservant un clavier typé dark electro et un pitch saturé au niveau du chant qui lui, reste inchangé tout le long de l'album, mais est suffisamment travaillé pour parfaire avec l'ensemble des sous-genres de la scène industrielle. Quant à la mélodie accompagnant Retribution, celle-ci se fond parfaitement avec la rythmique très EBM de la piste.
L'Epiloque se veut plus ambiancée, plus calme, pour clôturer Dissections. Ce n'est pas pour autant que la piste sonne atmosphérique : le jeu de percussion est bien présent, très rythmé. Cette chanson finale pourrait s'immiscer en tout discrétion entre deux pistes d'ICE AGES, la rythmique moins profonde tout de même, comme pourrait l'être celle d'IRONHAND.
Dissections se forge ainsi une bonne place entre les piliers métalliques de l'usine industrielle en proposant une alchimie de sous-genres très bien amenée pour un résultat symbiotique où tout est à sa place. Les émotions sont bien retransmises, le côté underground bien présent. DATACODE DIVISION est un projet sérieux, réfléchi et travaillé, qui a tout pour séduire n'importe quel amateur de la scène Indus.