On n'attendait pas forcément un retour aussi rapide de DAWN OF ASHES, un an seulement après le très amusant The Crypt Injection II : Non Serviam (chronique). Pourtant, une quinzaine de mois et un changement de label (le groupe est passé de Metropolis à Artoffact Records) plus tard, The Antinomian débarque avec ses promesses d'un plaisir régressif en compagnie de Krystof Bathory et sa bande.
On ne va pas y aller par quatre chemins : Antinomiam-miam ! Le voilà le parfait blockbuster pour amateur d'indus démoniaque bigarré qui prend des airs très méchants et qui sent bon la SF horrifique. DAWN OF ASHES avait promis un album varié, ce qui peut vouloir dire beaucoup de choses venant d'un groupe qui est passé par l'electro-dark et le black metal symphonique. On salue surtout le retour en puissance de l'électronique, qui avait déjà retrouvé sa place dans le travail du groupe depuis quelques temps, mais qui est ici largement dominante. Beats cradingues répétitifs et chant dégueulé : The Antinomian nous accroche d'emblée (la menaçante et club-friendly Sleep Paralysis est un gros hit bien gras fait pour transpirer). On est surtout séduit par le travail sur les ambiances, poisseuses et noires à souhait. C'est frappant quand le rythme ralentit et que les Californiens s'affranchissent des formules rentre-dedans (Dried Up, Scum of the Earth et ses boucles hypnotiques ou The War Within et ses guitares très théâtrales qui s'arrêtent brusquement pour conclure l'album sur un quasi silence).
Comme souvent avec les albums alignant les hits, il n'est pas forcément nécessaire d'écouter The Antinomian d'une traite. On peut en prendre une bouchée ici ou là pour éviter l'indigestion, on peut le prendre dans le désordre, peu importe. L'ensemble est solide, les origines dark-electro de DAWN OF ASHES transpirent à chaque instant mais sont ici alourdies par des guitares apocalyptiques (Follow the Pain, brrr) et les borborygmes expressifs de Krystof Bathory, très en forme. Avec The Antinomian, DAWN OF ASHES a trouvé l'équilibre idéal dans sa musique, c'est jouissif, grandiloquent, juste kitch ce qu'il faut et rafraîchissant. Le blockbuster parfait pour l'été, qu'on vous disait.