Douzième album studio et plus de 28 ans de carrière et Depeche Mode parvient encore à surprendre son monde. Après 'Playing The Angel' sorti 4 ans plus tôt qui partait sur un bel élan d'inspiration, le groupe exhibe un nouveau concept musical mais qui se veut aussi très visuel à en croire les décors scéniques géométriques et cubiques mis en place à l'occasion de l'avant première télévisée du premier single 'Wrong'. Ce décor semble reprendre le visuel de la pochette. Est-ce un symbole, est-ce une représentation de la fécondité ou une représentation de la Terre, d'un virus, de la couronne d'épine ? Peut-être que justement Depeche Mode ne souhaite pas qu'on mette le doigt sur la réponse pour laisser l'imaginaire se développer au fil de ce nouvel opus. 'Wrong' donne le ton plusieurs semaines avant la sortie de l'album et l'effet est immédiat ; Depeche Mode vient de trouver un nouvel univers teinté de sonorités éthérées, situées quelque part entre la science et la foi. Cet univers très ressenti vient se charger d'un groove endiablé sur les rythmiques et des parties vocales accrocheuses de Dave Gahan. Ce morceau est sans conteste à compter parmi les perles incontournables et vient discerner ce prochain album parmi les plus gros espoirs à venir en 2009. Le groupe s'offre dans la foulée le Stade de France et le Zénith plein air de Nancy. Pourtant l'album ne s'orientera pas là où nous aurions pu l'espérer. Si la tendance musicale a clairement évolué vers des nouvelles sonorités sophistiquées grâce aux arrangements très soignés de Ben Hiller, l'album souffre globalement d'un réel manque d'entrain. L'ensemble compte tout de même quelques morceaux inspirés et imbibés de cette approche sonore cristalline avec 'In Chains' et 'Perfect', puis il est marqué par 3 morceaux composés par Gahan qui se démarquent de l'ensemble par un son globalement plus pesant avec les excellentes 'Hole to Feed' et 'Miles Away / The Truth Is' et sa petite approche rock'n'roll. La composition de l'album est assez hétérogène et l'excitation que pouvait provoquer le premier chapelet de morceaux jusqu'à la fin de 'Fragile Tension' fait assez vite déchanter. L'album reste une expérience unique et inédite chez Depeche Mode lui consacrant un intérêt particulier au sien de leur discographie.
Chronique | Depeche Mode - Sounds of the Universe
Erīck Wīhr
17 avril 2009