Alors que l'on croyait que la dark electro n'avait plus rien à offrir subsistent encore quelques audacieux ayant l'espoir de provoquer une étincelle. Parmi eux, un certain teuton nommé Vladimir Bauer alias DER GHUL se vend comme un mélange de metal industriel et de darksynth. Bien que le premier soit effectivement une des composantes principales du projet, le second reste discutable quant à son utilisation. Il ne faudra pas plus de quelques secondes pour se rendre compte que l'on est face à un énième artiste de dark electro mais contrairement à la pléthore de clones sans intérêt qui pullulent dans la scène, on a avec Pulse of Awakening un petit quelque chose qui suscite la curiosité.
Déjà, le projet pourrait se confondre avec une production de cyber metal entre les riffs industriels et un clavier typique de la scène russe. On se demande à ce stade sur quoi on est tombé : metal, indus, electro… les styles s'alternent et se mélangent pour créer une fusion qui fonctionne. Par exemple, Trauma II débute sur une construction analogue à du cyber metal pour basculer ensuite en toute fluidité vers une approche dark electro. Avec une modulation du plus douce et organique du clavier qu'utilise habituellement la scène electro-indus, DER GHUL séduit facilement.
Les riffs restent simples mais suffisamment accrocheurs pour garder un intérêt constant avec quelques pics d'attention où certaines variations interpellent. La tête hoche en rythme presque naturellement et, étrangement, ce seront pour la plupart du temps les seuls moments où le clavier s'efface au profit des cordes : on retiendra particulièrement Trauma I pour cet aspect. D'ailleurs, si on enlève ce dernier et que l'on se concentre exclusivement sur les riffs, l'ensemble pourrait tout à fait convenir comme bande son d'un jeu vidéo, ce qui devient flagrant lorsque la guitare est seule derrière les enceintes, notamment sur Trauma III qui donne envie de ressortir toute la clique des Quake, Unreal et Painkiller.
De retour après quelques deathmatches, nous avons droit à une version alternative de la première piste avec du chant. Totalement superflue, cette addition n'a aucune plus-value dans la composition, surtout si ce n'est pour avoir qu'un chuchotement à peine perceptible et entièrement calqué sur les riffs. A moins de tenter une approche différente, Vladimir Bauer aurait tout à gagner en restant instrumental dans son projet.
Peut-être n'était-ce pas la direction visée par l'artiste mais c'est une perception – subjective – qui en ressort. Bref, il faut prendre cet EP avec légèreté, sans chercher trop de complexité. Même si DER GHUL reste sobre dans sa démarche, ben ça fonctionne ! Pulse of Awakening est efficace dans son exécution, avec une approche bien plus organique du style, sans doute due à l'inspiration darksynth citée en laïus. Franchement, avec quelques chansons supplémentaires, il ne serait pas surprenant de voire DER GHUL aux côtés de SONIC MAYHEM ou FRANK KLEPACKI sur une bande son de FPS nerveux à l'ancienne.