Le premier album de DOGANOV, Conducting Chaos, avait été une sacrée révélation : le mélange de metal industriel et d'EBM du groupe belge était particulièrement efficace et bien fichu. C'est donc avec une anticipation non-feinte que l'on attendait ce Twincest Games qui devrait - on l'espère - confirmer tout le bien qu'on pense du trio avec son histoire de jumeaux, l'un mort avant la naissance et l'autre né avec une sensation de vide à remplir.
Si le son de DOGANOV a pris une orientation plus metal avec leur album, c'est l'électronique qui domine toujours sur Cupid's Dance, où la guitare apporte ponctuellement une lourdeur bienvenue. L'une des grandes forces du trio réside dans la voix de son chanteur, Karl Cleeren, qui n'a rien perdu de sa verve. Sa voix grave et élégante, passant du clair au guttural, est chargée d'émotions et fonctionne dans tous les registres. Avec ses gros riffs à la RAMMSTEIN, son groove à la FRONT 242 et ses couplets plus new-wave, le morceau-titre est un hit en puissance. Cependant, Grimm lui vole la vedette avec son refrain fédérateur et sa mélancolie qui évolue petit à petit vers la colère et la lourdeur. C'est subtile et bourrin à la fois, à l'image de DOGANOV, avec en plus ce petit break et sa mélodie jouissive à la guitare aux deux tiers du morceau : ça marche à mort. Moins testostéronée, Take the Night Away invite Sara Hulsmans au chant pour un morceau dénué de toute agressivité, plus proche de la synthpop. Une courte et agréable parenthèse au milieu de toutes les rythmiques dansantes de Twincest Games, DOGANOV en remettant une louche avec l'instrumentale Receiver en conclusion. Enfin, conclusion partielle puisqu'il reste deux remixes notables. En 2013, sur Somehting Dark to Dance To, DOGANOV reprenait To the Hilt de DIE KRUPPS, aujourd'hui la boucle est bouclée puisque Jürgen Engler remixe le titre Endear You, y apportant sa touche bien reconnaissable. Un sympathique renvoi d'ascenseur, tant les deux groupes ont en commun. Enfin, DOGANOV remixe le morceau Whack this Guy du groupe LA MUERTE : c'est furieux et assez déjanté, une curiosité plutôt plaisante en fin d'EP.
Mine de rien, Twincest Games était un EP généreux avec ses sept morceaux qui démontrent une fois encore le talent de DOGANOV pour pondre des titres accrocheurs et addictifs qui ont tout le potentiel nécessaire pour passer en boucle, encore et encore... jusqu'à la sortie du nouvel album, sur lequel le groupe travaille déjà. Vivement.