Il y a quelques mois, on découvrait DRØWND via un premier single marquant dans lequel Joe Crudgington nous plongeait dans son univers musical qui rappelle fortement la scène rock industriel des années 90. Deux morceaux, c'était peu pour juger de ce que l'artiste (qui mène seul son aventure) a vraiment dans le ventre. Après un remix pour CUBANATE, voici donc Stay Away, un second EP légèrement plus conséquent qui devrait confirmer les espoirs que l'on place en DRØWND ou au contraire les réduire à néant.
Paroles scandées à la BEASTIE BOYS, hurlements, distorsions et machines : Stay Away est un morceau à la fois surprenant, agressif et viscéral qui se permet un break quasi acoustique où Crudgington se la joue crooner. Sa voix grave est une des forces principales de DRØWND : il n'est peut-être pas encore un chanteur renversant, mais en ne la masquant pas sous des tonnes de filtres, il l'utilise au contraire pour transmettre ses émotions brutes et violentes à l'auditeur : la rage y est particulièrement communicative. Chez DRØWND, les contrastes sont forts, violents : le rythme change brutalement lors d'éruptions haineuses, alors qu'une guitare plus présente (particulièrement sur Infidel) apporte une touche organique parmi toutes ces machines. Les rythmiques sont lourdes et on sent toujours l'ombre de projets comme AUTHOR & PUNISHER ou HO99O9, en plus des inévitables Reznor et Manson, mais celles-ci ont été digérées. Tant mieux : on passe plus de temps à profiter des ambiances poisseuses proposées qu'à noter les similarités avec telle influence.
Si Sick Like Me séduisait tout en semblant ne pas encore suffisamment s'affranchir de ses modèles, on réalise avec Stay Away que DRØWND s'est forgé en très peu de temps une identité sonore reconnaissable. Pas de gimmicks, de costumes, de concept compliqué ou de voix de robot mais un rock industriel noir, brut, direct, aux émotions bien humaines, qui donne envie de tout casser. Il y a là une simplicité et une efficacité particulièrement rafraîchissantes.