Personne ne s'attend à une Inquisition du metal. Surtout quand elle nous vient de France. ECCLESIA proclame avec Witchfinding Metal of Doom son premier édit fortement influencé par la scène heavy/doom metal de la fin 80's (CANDLEMASS, CATHEDRAL, SOLITUDE AETURNUS…) mais avec une production bien moderne sans tomber dans le trop "lisse", juste ce qu'il faut pour retrouver un son archaïque.
Après une courte prière, ECCLESIA annonce son jugement en trois actes de mélodies hargneuses et entraînantes. Le côté doom des riffs lents et lourds est couplé aux envolées lyriques et aiguës du heavy, où quelques passages gutturaux – personnifiant le cathare ? – viennent ponctuer le chant. De plus, ces derniers se manifestent sans que le rythme ne change et amènent ainsi une variation nettement perceptible et appréciable. Le tout se concentre dans le calice ecclésiastique qu'est Witchfinding Metal of Doom.
Ce ne sont malheureusement que trois réels procès auxquels nous assistons ici. Ecclesia Sathani et son refrain presque joyeux mais néanmoins entraînant, au même titre que sa lead guitare, finit par convaincre, après une intro puissante, qu'ECCLESIA est bien en croisade pour subjuguer tout hérétique au doom. Montségur, plus lente, accompagne sa rythmique de sentences anathèmes alors que le chanteur nous fait profiter de ses performances vocales et ses capacités à moduler celles-ci. Vient enfin God's Trial et sa nervosité crescendo qui n'en finit pas, pour finalement relâcher toute cette ire sur presque deux minutes de riffs effrénés sans perte de rythme et qui se conclu sur un excellent solo. Puis arrive enfin la rédemption.
Courte démo, donc. Mais qui tourne en boucle tellement on en redemande. Parfait syncrétisme entre heavy et doom, le prosélytisme d'ECCLESIA convertira les amateurs des deux genres avec Witchfinding Metal of Doom. L'Inquisition est en marche !