Avec 30 ans de carrière derrière lui, le collectif berlinois nous montre avec Alles Wieder Offen qu'ils n'ont rien perdu. Bien au contraire, cette nouvelle production est une démonstration de force. Alors que le précédent opus Grundstueck, paru en 2005 pouvait en laisser plus d'un perplexe devant tant d'expérimentations, le nouveau NEUBAUTEN est une réussite. Ce qui frappe à la première écoute c'est le retour en force de la rythmique, présente sur chaque titre et conférant à l'album sa dynamique. De la tension croissante du titre d'ouverture Die Wellen, en passant par la boucle obsédante de Weil Weil Weil ou l'entrain du très enjoué Let's Do It A Dada, les percussions frappent et martèlent à tout va. Bien sûr, nous sommes loin des débuts bruitistes du combo, mais cela faisait longtemps qu'un album d'EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN n'avait pas été aussi dynamique sur quasiment toute sa longueur. D'autres chansons se font plus progressives dans leur structure, comme Von Wegen avec son intro calme et sa fin accompagnée de cordes et le chant magnifiquement placé de Blixa. Comme il se doit un album de NEUBAUTEN a son morceau de bravoure : Unvollständigkeit. Long de 9 minutes, il se fait en trois temps. Une introduction qui ressemble au calme avant la tempête du milieu du titre, avant un retour au calme. On reste là, à contempler les dégâts causés par une tornade qui aurait tout dévasté sur son passage. Vous l'aurez compris, le nouvel album de EINSTÜRENDE NEUBAUTEN est un vrai petit chef-d'oeuvre. Assurément un de leurs meilleurs depuis leur virage plus calme pris en 1996 avec Ende Neu.
Chronique | Einstürzende Neubauten - Alles Wieder Offen
