Après nous avoir glacé le sang avec ses deux premiers opus, Eisbrecher revient avec un album brulant intitulé 'Sünde', qui signifie 'le péché'. L'album ouvre sur 'Kann denn Liebe Sünde sein?', (et si l'amour était un péché ?), un morceau passionnel dont le squelette décharné planté au départ par une ambiance indus, va progressivement se réchauffer et revêtir son enveloppe charnelle. Une transition immédiate entre les précédents travaux du combo et cet album embrasé. Le morceau monte en vélocité et s'approche d'un Hanzel Und Gretyl. La fête éclate, le titre 'Alkohol' monte à la tête, et propose un Metal Indus composé un peu comme un 'Survivalism' de l'album Year Zero de Nine Inch Nails, parmi les guitares et les vocaux ; en plus lourd. 'Komm süsser Tod' adouci l'atmosphère par des couplets plus atmosphériques surplombés dans le refrain par des claviers Trances. Leur intensité lancera de plus belle avec '1000 Flammen', un morceau totalement infernal, calibré pour le dancefloor gothique comme pour la scène, véritable point culminant de l'album. Il vient remonter un peu la sauce qui retombait quelque peu sur les 2 morceaux qui le précède. Toutefois tout n'est pas aussi 'excité' dans l'album, parmi les essais les plus originaux de cet album 'Heilig' serait un mix très audacieux entre Sisters Of Mercy et de la Dance. 'Zu sterben' et 'Mehr Licht' rejoindront un registre plus courant au groupe et sont un peu moins attrayantes. Par ailleurs, l'électro va occuper dans l'album une place beaucoup plus évidente, introduite par 'Verdammt Sind', c'est avec l'excellente 'This Is Deutsch', dont seul le slogan est en anglais, qu'elle explose. L'album est redoutable, enchaine les hits et s'achève sur un remix excellent de 'This is Deutsch 'et ce n'est pas peu de le dire. Ce titre transpire le dancefloor sur beats bourrins à souhait, non loin de la Techno Body Music de Combichrist. Eisbrecher, propose ici un album à contre sens de leurs premières sorties, direct, accessible mais moins que 'Antikörper', il franchit aussi une nouvelle étape dans leur univers.
Chronique | Eisbrecher - Sünde
Erīck Wīhr
22 août 2008