FALL OF DEATH avait connu un début de carrière tonitruant, avec un premier EP très remarqué sorti en 2009 suivi par l'album Vanity Cure en 2011. Les critiques étaient élogieuses et le groupe alsacien s'installait confortablement dans la scène metalcore française, enchaînant les concerts. Mais côté studio, plus rien, le néant. L'EP Sublime est leur première sortie en huit ans, presque une décennie ! Une décennie, c'est long et il peut se passer beaucoup de choses.
Nothing Inside le prouve d'ailleurs rapidement : il a dû s'en passer de belles du côté de FALL OF DEATH : le groupe revient transformé. Les riffs de guitare ont beau avoir gardé une certaine lourdeur, les mélodies et la mélancolie ont pris une importance nouvelle, le chant s'est éclairci pour un résultat bien différent du metalcore / deathcore des débuts. On pense plus ici à la scène metal alternatif du début des années 2000, quelque part entre les DEFTONES (c'est flagrant sur Deathgaze) voire A PERFECT CIRCLE et des influences proches du grunge (on pense à ALICE IN CHAINS sur certaines lignes de chant). C'est accrocheur et touchant.
Il y a chez FALL OF DEATH ce soucis de l'efficacité : le groupe n'a jamais eu la prétention d'être particulièrement avant-gardiste, l'écoute est facile et agréable, mais le travail est soigné et sincère, soutenu par une production irréprochable rendant justice à la puissance des guitares. Cette évolution permet au groupe de mettre en avant l'humain via un panel d'émotion, ce qui rend l'EP Sublime communicatif, universel. Groove et spleen portent l'hymne Watch Them Burn et si le rythme s'emballe au début de Sacrifice, on reste dans la nuance et la retenue. En fin d'EP, Deathgaze apporte une dose de méchanceté le temps de refrains mordants qui semblent, enfin, relâcher toutes les émotions contenues au long de l'EP : le choix de finir sur ce morceau n'en paraît que plus judicieux, le plaçant en apogée de Sublime, avec sa conclusion cachée après de longues minutes de silence.
Il aura fallu presque dix ans à FALL OF DEATH pour sortir de nouveaux titres d'un studio. Cette période leur a permis d'évoluer vers un son moins dur mais d'une mélancolie nouvelle. Dans cette histoire, l'auditeur y gagne, se retrouvant avec une musique plus subtile. Être accessible n'est pas un gros mot quand c'est fait avec élégance et honnêteté, FALL OF DEATH le prouve.