Il existe un débat un peu absurde entourant HORSKH, en tout cas dans le microcosme des concerts parisiens... Malgré des lettres positionnées dans un ordre évident, il y en a pour prononcer ça horchk, d'autres disent horkch, voire carrément chork. Et pourquoi pas "horskholatine", tant qu'on y est ? C'est pourtant simple, ça se dit "heeuaaoorrggskh", violemment, comme le bruit qu'on fait quand on se prend un coup de poing dans le ventre ou qu'on met le doigt dans une prise électrique. Parce que c'est l'effet que ça nous fait, HORSKH.
Wire le confirme d'ailleurs : le mélange electro-indus-metal archi énervé du trio n'a rien perdu de son mordant ou de son agressivité débridée si jouissive et décomplexée. Là où les tubes electro-goth-bling-bling-boum-boum stéroïdés du groupe passent, il ne reste qu'un tas de ruines et pourtant HORSKH n'est pas un rouleau compresseur mais plutôt une sorte de ninja sous amphet' qui enchaine les tatannes en pleine tronche à toute vitesse, le tout en nous hurlant dessus. C'est l'effet que fait ce deuxième album avec sa succession de morceaux très courts (on tourne autour des trois minutes, souvent en dessous), aux rythmiques hyper accrocheuses et suant l'énergie par tous les trous.
De cette tornade de beats furibards à la GESAFFELSTEIN en colère, la voix de Bastien nous crache au visage des slogans avec une hargne digne d'ATARI TEENAGE RIOT. Nos sens sont sans dessus-dessous, et bien qu'il soit difficile d'isoler des titres de cet enchaînement à la fois cohérent et varié, l'intensité de Mud in My Wheels ou Common Crimes laisse de sacrées séquelles. Les rares fois où HORSKH semble ralentir, c'est pour cogner encore plus fort (A Breath Before the Fall, Break Off) et renouer avec ses tendances indus / noise plus atmosphériques (la conclusion May Day) et on n'en est pas moins secoués.
Le successeur de Gate coche toute les cases de la suite réussie : on retrouve les grosses rythmiques irrésistibles qui cassent tout, la fureur et même un sens de la mélodie discret et plus subtil qu'il en a l'air apportant une certaine profondeur à des titres pourtant très courts. En chemin, HORSKH a gagné en concision, en précision. Wire s'éparpille moins, se focalise sur un impact décuplé et fonce à l'essentiel. On pourrait conclure en disant un truc intelligent, mais on n'a pas trouvé plus pertinent que "putain, comment ça butte". Vivement que les concerts reprennent, qu'on puisse aller transpirer et se faire mal.