IAMX acoustique, quelle idée ! Jusque là, la carrière de Chris Corner était plus portée sur l’expérimentation électronique que l'intimisme d'une guitare sèche. Et pourtant, sur Echo Echo, on débranche les amplis le temps de onze morceaux. Aucun inédit, juste des reprises de ses anciens titres : cela peut-il suffire à faire d'Echo Echo un album satisfaisant à part entière sur la durée, au-delà de la simple curiosité de l'entreprise ?
Avouons que la démarche peut au moins nous interloquer. Pourtant, très vite, on est rassuré : I Come With Knives qui lance l'album en est peut-être la plus belle réussite. Guitare mystérieuse, percussions discrètes et dépaysantes, ambiance feutrée... Corner, de sa voix si unique et androgyne, hypnotise son auditeur.
Il y a des artistes qui réussissent très bien le passage à l'acoustique. Avec sa voix si particulière, plaintive et séduisante, il réussit à nous donner envie de rester seul avec lui, à partager cet album qui ressemble à un moment en tête-à-tête et dans lequel il installe une réelle tension en nous suspendant fréquemment à la moindre note, le moindre mot. Pourtant, si l'on est souvent conquis (Kiss and Swallow, Spit it Out ou encore Surrender et ses accents tragiques presque épiques), certaines relectures sont moins convaincantes, leur transformation enlevant plus qu'elle n'apporte, et pâtissent peut-être de la longueur de l'ensemble (You Can Be Happy, dénuée de l'angoisse de l'originale, manque d'arguments pour marquer les esprits).
Echo Echo aurait-il gagné à n'être qu'un gros EP ? Peut-être. L'ensemble proposé par Corner est finement emballé, souvent très beau, mais s'essouffle aussi parfois. Il y a fort à parier que le rendu en live, avec la proximité d'une foule attentive, aura plus de puissance. En l'état, il s'agit d'une agréable parenthèse avec ses moments de grâce, un instant privilégié propice au repli sur soi et à l'apaisement.