Cinquième album des allemands JÄGER 90, Fleisch Macht Böse (2011) marque une nouvelle évolution de la musique produite par le duo Thoralf Dietrich / Vigo Stahlman. Amorcé avec Drischne Skasal (2009), ce virage vers des sons synthétiques grassouillets peut en rebuter plus d’un. En effet, certains auditeurs resteront perplexes à la première écoute face à des titres tels que Ein Sägefisch, Wir Gehen Unseren Weg ou bien Häuser Abgebrannt. Pourtant, c’est ici que JÄGER 90 se rapproche le plus de l’esprit minimaliste et torturé de DAF. D’autres titres trouveront quant à eux aisément leur place dans la playlist d’un dj. C’est le cas de Ich Schwitze ("je sue", difficile de faire plus EBM…) et du hargneux Ein Neuer Tanz. Comme d’habitude, le côté "Total Debil" de JÄGER 90 est affirmé, avec ici le titre Immer Dümmer. De plus, la logique de Drischne Skasal est encore suivie puisqu’ils reprennent la structure instrumentale d’un titre du précédent album pour y ajouter de nouvelles paroles (An Manchen Tagen reprenant Richtung Western). En définitive, bien qu’étant moins puissant que l’album les ayant révélé (Muskeln und Küsse), Fleisch macht Böse conforte les espoirs tournés vers JÄGER 90. En témoigne leur signature chez Out of Line, aux côtés de légendes de l’Electronic Body Music comme VOMITO NEGRO, SIGNAL AOUT 42 et SPETSNAZ.
Chronique | Jäger 90 - Fleisch Macht Böse
Pierre Sopor
12 août 2011