Neon est le premier EP de KURO, un duo qui se décrit comme "Electronic-Metal-Industrial-Pop-Fucking-Weird-Goth-Shit", ce qui semble à la fois prometteur et dans nos cordes. Venus d'Ecosse, ils disent être plein d'énergie, d'angoisse et d'eyeliner. Parfait. Au moins, la découverte s'annonce amusante !
Un beat techno minimaliste lance Don't Stop (Give it to Me) avant que des guitares bien lourdes ne viennent donner au morceau la saveur d'un metal industriel des années 2000. KURO a écouté MARILYN MANSON mais avec des racines pop plus explicites lors de refrains accrocheurs. La basse est épaisse et le chant blasé séduisant. D'ailleurs, ce sont les aspects pop qui font l'originalité de KURO, qui assume son côté bling-bling : la mélodie de Mirrors et ses guitares en fin de morceau en sont la principale attraction. Avec une telle esthétique musicale, on n'est pas surpris de voir une référence à The Neon Demon : le morceau, aux influences dark electro prononcées où les guitares apportent une touche à la AESTHETIC PERFECTION pas déplaisante, dégage la même ambiance à la fois chatoyante et vénéneuse que le film de Refn. Neon a comme qualité notable sa durée, assez courte, comme un bon morceau pop : on n'a pas le temps de se fatiguer. Car la musique de KURO a beau avoir une certaine efficacité quand il est question de réveiller des dancefloors brumeux, le résultat est encore maladroit. On aurait aimé entendre un chant plus varié et expressif, par exemple, même si la théâtralité de l'instru compense et apporte une intensité plus convaincante (particulièrement sur Tear it Down).
KURO est un projet à découvrir, ne serait-ce que par curiosité. Le duo devient trio pour le live et le groupe a déjà donné plusieurs concerts, avec par exemple DARKCELL et AESTHETIC PERFECTION. On est en droit d'espérer les croiser sur scène un jour, mais en attendant on est surtout curieux de voir comment les choses vont évoluer car il reste certes du travail, mais les bases sont prometteuses !