Chronique | Limbes - Liernes

Maxine 13 juillet 2024

De Blurr Thrower, dont le dernier chapitre s'est achevé avec Les Voutes en 2021, est né Limbes (black metal atmosphérique) la même année. Un projet qui s'inscrit à la fois dans une continuité logique et cohérente dans la vie de Guillaume Galaup et à la fois dans une cassure. Une cassure dans la perception, la création, l'opaque.  Après une collaboration des plus sombrement réussie avec Mütterlein et un premier album, Ecluse parut en début d'année dernière, Liernes, sorti le 05 juillet 2024, s'impose ici comme la face B de ce nouveau cycle. 

Liernes apparait comme un condensé de douce mélancolie, moins complexe et cryptique dans sa composition que les ouvrages précédents mais néanmoins très riche et de ce fait plus accessible et touchant. Dès le premier morceau on se perd sur un chemin de croix dans une trance vaporeuse toute en nuances de gris qui tendent vers l'éclaircie.
Les notes, tel le spectre d'un désespoir certain dansant dans notre conscience, résonnent en nous avec une certaine beauté qui s'efforce de nous libérer de nos démons intérieurs tout en les matérialisant. Le chant fuligineux pour les accompagner est si viscéral qu'il semble irréel et donne une déchirante profondeur si personnelle à l'ensemble. 

Comme la régénération des chairs d'une plaie dans la douleur, Liernes, dans un perpétuel mouvement cathartique entre douceur et violence, tente une renaissance d'entre des cendres constellées de désespérance, aidé par Kariti qui vient apposer sur Buffet Frigide sa voix avec beaucoup de justesse venant teinter l'ensemble d'une touche de mysticisme parfaitement en adéquation avec l'ambiance de cette oeuvre, aux textes toujours aussi beaux.