Chronique | Limp Bizkit - Gold Cobra

Pierre Sopor 28 juin 2011

Longtemps repoussé, Gold Cobra marque le retour de LIMP BIZKIT, six ans après The Unquestionable Truth (Part 1), un EP qui relevait un peu le niveau après le mauvais Results May Vary, dernier vrai album du groupe. On est surpris de découvrir un album qui commence comme du LIMP BIZKIT qu'on a aimé ado, du vrai, entrainant, bourrin, avec de gros riffs, et où Fred Durst assure le show avec la rage et la verve qu'on lui connait. On ne répétera jamais assez à quel point le retour de Wes Borland à la guitare a sauvé LIMP BIZKIT et l'a empêché de sombrer dans une auto-parodie mollassonne façon KORN. On retrouve donc un gros son incroyablement catchy, et toujours aussi beauf (admirez le clip de Gold Cobra, du vrai pimp-rock comme ils disent...), voire très beauf (Shotgun) : on se demande quel organe Fred Durst utilise pour écrire ses textes, mais en tout cas ce n'est pas le cerveau... On y trouve même un vrai plaisir régressif (les hurlements sur Get A Life). Cependant, l'enthousiasme nostalgique qui peut saisir ceux qui ont aimé ce groupe est vite tempéré par les nombreux défauts récurrents du groupe. Ou plutôt de son frontman. Fred Durst retrouve ses gimmicks, est toujours aussi agaçant, envahissant (Autotunage, Why Try) et nous refait le coup de la ballade insipide insupportable à la Behind Blue Eyes (Loser). Sous sa casquette rouge, ses cheveux ont pris une teinte grisonnante (on dirait presque Bruce Willis!), et dommage qu'avec l'âge, il n'ait pas laissé de coté une partie de sa mégalomanie. Mais au moins son groupe réussira certainement à convaincre ses vieux fans, surtout dans la première partie de Gold Cobra, rageuse, groovy, vulgaire et bondissante à souhait. Un retour aux sources plutôt réussi et crédible, LIMP BIZKIT dégage toujours une vraie énergie, même si le tout est moins barge que Three Dollars Y'All $. Au final, Gold Cobra a tout pour devenir un classique du groupe : on y trouve tout ce qui a rendu LIMP BIZKIT fun, mais aussi tout ce qui peut les rendre aussi pénibles et insupportables. Fidèles à eux-mêmes, ils ont finalement réussi un joli come-back assez inespéré.