On l'attendait, le retour des LORDS OF ACID. Après Deep Chills sorti en 2012, album incroyablement varié et globalement très bon, c'était silence radio du côté du groupe originaire de Belgique. L'annonce de Pretty in Kink, d'ores et déjà disponible via Metropolis Records, était donc une très bonne nouvelle pour les fans d'electro acid.
Ce qui saute aux oreilles dès la première écoute, c'est que le groupe a conservé sa patte et ses sonorités bien typées techno des années 90. On retrouve ainsi ce son hoover déjà présent sur les premiers albums à plusieurs endroits, et qui reste toujours aussi efficace. La voix également nous ramène 20 ans en arrière, à l'époque où les rave parties étaient foison et où les MC's avaient autant d'importance dans la musique electro que les instrumentations. Fidèle à sa réputation, le groupe conserve son côté provocateur et érotique avec des lyrics la plupart du temps portées vers le dessous de la ceinture. Cela peut donner un côté assez kitch comme sur Ma fille de Joie ou Sex Cam Girl, mais tout est assumé et passe donc plutôt bien. Comme sur les précédents opus, les morceaux sont très variés et les ambiances diverses. On passe de titres low-tempo assez rock comme Break Me ou Like Pablo Escobar à d'autres très techno 90's comme My Demons are Inside (cette voix et cette nappe de synthé nous font voyager dans le temps) ou Flow Juice. On fleure parfois l'indus avec Androgyny et sa structure progressive. Mais la grosse claque de l'album est sans conteste Goldfinger qui nous rappelle que le groupe ne s'appelle pas LORDS OF ACID pour rien : après une intro lente et son chant plein d'émotion, le morceau explose de frénésie avec cette basse distordue et ces riffs de guitare destructeurs, rappelant quelque peu les débuts des CHEMICAL BROTHERS ou de FAT BOY SLIM. L'album se termine sur un We are the Freaks qui une fois de plus mélange les genres, empruntant un beat évoquant le trap en y ajoutant une dimension très rock.
Pour leur retour, on aurait pu attendre des LORDS OF ACID qu'ils nous offrent un album aux sonorités modernes. Il n'en est rien. Au contraire, en conservant cette touche unique et ce côté oldies, les Belges ont tapé dans le mille et continuent d'alimenter cette aura unique qui les caractérise. En restant marginaux, ils prouvent qu'ils sont avant tout des amoureux de la musique, fans d'une époque et intègres dans leur démarche. C'est sûrement la meilleure approche qu'ils puissent avoir avec leurs fans et ceux-ci ne devraient qu'apprécier.