Depuis ses débuts en 2010, (((O))) n’a eu de cesse de sortir des albums d’une qualité toujours très bonne, que cela soit sous ce nom, sous le nom de HOLY GRIN à ses débuts, ou sous le nom provisoire de SKAEN qu’il a utilisé entre 2014 et 2016. Son style mêlant synthés sombres et rythmiques dansantes nous revient donc avec un nouvel album, Vigilance faisant suite à la mixtape Cenotaph sortie en 2017.
L’album nous offre en guise d’introduction un morceau éponyme qui ne fait pas dans la demi-mesure. Morceau hybride prenant autant à la synthwave qu’a la witch house (on ne boudera pas également une léger coté metal), pour un résultat des plus mélodique et réussi. S’en suit le très dansant et électro Divine qui n’est pas sans rappeler les nappes ambient et les cuts de CRYSTAL CASTLES. Puis le très breakbeat Church Of Sleep, objet musical pas vraiment identifiable et assez unique en son genre, accessible et éclectique (dans la mesure où l’on se demande s’il devrait être diffusé dans une soirée gothique ou dans un club mainstream).
Le morceau suivant, Mantra, faisant office d’interlude, s’avère beaucoup plus calibré pour une salle de concert déchainée (ce que l’on attendrait d’une première partie de CARPENTER BRUT par exemple), on se prend rapidement au jeu du headbang au rythme des carillons et autres kicks bien marqués. Le calme après la tempête, c’est Ulthar qui l’amène, tout en intense douceur aérienne teintée de clochettes çà et là. Enchantement réussi avant de revenir à un style beaucoup plus witch house avec le morceau qui s’avère être la claque de cet album, Outlaw, dont l’intro, sous forme de synthés eurodance pourrait cependant en rebuter (à tort) plus d’un. La deuxième moitié du morceau, plus progressive, s’arrête et laisse place à un Pale King, beaucoup plus violent, aux influences clairement dubstep, s’agrémentant de rythmes saccadés tout à fait exquis.
Le voyage se termine déjà sur Quella, qui, comme beaucoup de fins d’album de (((O))) se place comme un morceau mélodique doté d’un certain sens de l’épique, achevant en douceur et non sans mélancolie cet album dont la (courte) tracklist permet de créer un cadre intimiste. L’impression d’avoir entendu un bijou précieux. Lorsque les ténèbres rencontrent la lumière ; (((O))), l’homme qui a fait danser la witch house, et continuera on l’espère encore longtemps pour notre plus grand plaisir.