Depuis la mort de Sentenced, Ville Laihiala n'a de cesse de courir après ses origines. Cet album ne déroge pas à la règle. Après être revenu au micro sur le dernier album 'Lust Stained Despair' paru en 2006, le nouvel album de Poisonblack ne s'embarrasse plus des quelques écarts mélodiques et rythmiques du dernier album. Pourtant est-ce vraiment à déplorer ? Combien ont vraiment reconnu les différences entre les deux groupes ? Le nouvel album de Poisonblack est beaucoup plus digeste, plus rock que son prédécesseur. Les mélodies s'estompent et restent la plupart du temps en nappes de fond. Les rythmiques sont assez répétitives d'un track à l'autre et pourtant on les zappe beaucoup moins facilement. L'album est très accessible, accrocheur, il continue sur la lancée des thèmes émotifs. 'Diane' va tirer son épingle du jeu en quelques riffs et une caisse claire sèche qui tente de se rapprocher de productions peu anciennes de Metallica. Malgré un morceau tout à fait inattendu, cette sensation de renouveau percutant laissera très vite place à des travaux plus coutumiers. La formation retrouve sa fibre goth metal dès 'Left Behind'. Le chant est moins caractériel que sur le prédécesseur. La suite restera dans la continuité proposant des compositions accessibles mais sensiblement plus marquantes et rock qu'avant. Parmi celles-ci 'Bear The Cross', 'A Dead Heavy Day', 'Me Myself And I' et 'Hatelove'. L'album clôture sur 'Only You Can Tear Me Apart ' une très belle balade metal non lointaine des horizons de HIM. Dans l'ensemble l'album n'a pas la subtilité du 'Funeral Album' de Sentenced, bien que certains morceaux se rapprochent des dernières sorties de la formation. Poisonblack va se caractériser par un aspect plus direct, et une certaine accessibilité. Est-ce que le groupe a une réelle volonté de revenir à des valeurs moins bancales ou est-ce un essoufflement ? L'avenir nous le dira.
Chronique | Poisonblack - A Dead Heavy Day
Erīck Wīhr
20 août 2008