À quelques semaines de la sortie du nouvel album de Rob Zombie, annoncé comme une suite à 'Hellbilly Deluxe', revenons sur ce premier album de la carrière "solo" du chanteur/réalisateur. Quand White Zombie se sépare en 1997, Rob Zombie décide de continuer l'aventure sous son nom, toujours avec le batteur John Tempesta, avec l'intention de proposer une musique efficace, pleine de punch, mais aussi de références. Dans la continuité de White Zombie, en délaissant l'aspect fusion pour un son plus lourd. Ce que veut Rob Zombie sur Hellbilly Deluxe, ce sont des hymnes. Un album rapide, qui va rester en têtes. Le son de Rob Zombie, plus industriel est certainement né des nombreux remix de White Zombie proposés par divers groupes, poussant plus loin l'orientation amorcée avec 'Astro Creep : 2000' en 1995. D'entrée, l'ambiance est plus glauque, petit poème enfantin récité par sa compagne Sheri Moon, accompagné de son rire strident diabolique avant 'Superbeast', grosse rythmique, refrain scandé et accrocheur. Tous les ingrédients y sont. Le chant de Rob Zombie est moins rappé qu'avant, sa voix caverneuse se fait moins grave, rappelant forcément une de ses idoles, Alice Cooper. 'Dragula' et 'Living Dead Girl' deviennent des titres incontournables. Présents respectivement sur les bandes sons de 'Matrix' et 'La Fiancée de Chucky', ces deux titres contribuent grandement à asseoir le statut d'artiste culte de Rob Zombie. Parade monstrueuse et frénétique, 'Hellbilly Deluxe' n'a pas l'intention de révolutionner les mœurs, il s'écoute comme on irait au train fantôme : album fun, barré, cradingue quand il faut, avec ses petits passages glauques pour souffler ('Perversion 99'). On est en pleine série Z, les références sont les mêmes depuis une dizaine d'années chez Rob Zombie : le cinéma hautement intellectuel d'Ed Wood, Russ Meyer et compagnie. Les refrains sont imparables du début à la fin ('The Ballad of Resurrection Joe and Rosa Whore'). Étrangement l'album se termine sur une note bruitiste, évoquant cette fois plus Tobe Hooper que Stuart Gordon par exemple. Reprenant le spectacle grand-guignolesque façon Alice Cooper, qui mélange horreur visuelle et un certain humour noir, Rob Zombie affirme sa cinéphilie dès le début de sa carrière ainsi que son flair, sortant Hellbilly Deluxe au moment ou le néo metal et le metal industriel sont en plein boum.
Chronique | Rob Zombie - Hellbilly Deluxe
Pierre Sopor
25 août 1998
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