S'il n'a plus la même exposition qu'au début des années 2000 quand il dynamitait le son de MARILYN MANSON le temps de deux albums, Tim Sköld n'a pas pour autant disparu. L'artiste a notamment collaboré avec AESTHETIC PERFECTION, MOTIONLESS IN WHITE (qui lui rend d'ailleurs hommage dans le récent clip de Disguise) ou dernièrement DARKCELL (dont on vous parlait par ici). Et puis surtout, il y a ses albums solo qu'il sort sous le nom de SKOLD. Le dernier en date, The Undoing (chronique), date de 2016 et n'a pas laissé un souvenir impérissable. Dans ce contexte, qu'attendre de plus de Never is Now, si ce n'est un rock industriel efficace et bien fichu auquel il greffe sa voix caractéristique et quelques mélodies à la guitare bien senties ?
On est en fait assez surpris par le début de l'album et son morceau-titre avec son ouverture minimaliste. La voix, elle, fait son petit effet : rien que pour la nostalgie, ça fonctionne. L'électronique a pris une nouvelle importance depuis The Undoing et le tout a d'ailleurs des airs de croisement entre AESTHETIC PERFECTION et COMBICHRIST, en plus vicieux. Les guitares ne sont cependant pas en reste sur l'album, les gros riffs de Small World (hommage aux atroces poupées de Disney World ? Le clip semble le confirmer !) viennent nous le rappeler. Tim Sköld n'a jamais impressionné par son souffle ou la puissance de ses cordes vocales et pourtant sa voix grave mais pas trop, éreintée mais pas trop, accroche l'oreille. On pense évidemment à MARILYN MANSON, que ça soit dans sa façon de nous cracher un refrain bien méchant au visage ou les filtres aigus avec lesquels il s'amuse.
SKOLD, c'est la garantie d'un savoir-faire : touche-à-tout, le Suédois répond toujours présent quand ils s'agit de nous pondre des riffs catchy, des mélodies de synthés mélancoliques qui font mouche ou même un solo dégoulinant ici ou là. Ce doit être l'héritage de SHOTGUN MESSIAH que l'on devinait déjà dans Eat Me, Drink Me : au milieu de tous ces morceaux tubesques qui font dandiner les popotins (In Antother Life, This is the End) il aime faire pleurer ses cordes le temps de Temple of Rage.
Never is Now est un album bien fichu, avec son lot de titres assez percutants pour retenir notre attention. Bien sûr, il n'échappe pas à certains travers : quinze morceaux, c'est probablement trop et l'inspiration a définitivement abandonné certains d'entre eux (American Bluff, par exemple). Ce nouvel album de SKOLD, à l'image de son prédécesseur, assume une orientation purement industrielle. S'il ne réinvente rien, et que l'ensemble est inégal, l'album n'en est pas moins plaisant. C'est peut-être même son effort solo le plus solide.