Voilà maintenant un peu plus de vingt ans que les Canadiens de THE BIRTHDAY MASSACRE enchantent leurs fans avec leur mélange doux-amer de rock et de synthpop. Leur précédent effort, Under the Spell, date de 2017 et proposait une évolution vers un son parfois plus sombre et lourd. Diamonds, lui, revient vers des sonorités moins tumultueuses.
On a tout à fait le droit de trouver THE BIRTHDAY MASSACRE gentiment kitch, voire franchement niais. Ces artworks mauves, ces petits lapins échappés d'un cauchemar de Lewis Caroll et ces rengaines pop, ce n'est pas pour tout le monde. Force est de reconnaître que les chauves-souris qui sommeillent en nous s'étaient réjouit des passages les plus torturés d'Under the Spell et que ce retour à un son plus apaisé a de quoi nous renvoyer bouder dans nos caves puantes.
Pourtant, il faut aussi reconnaître à THE BIRTHDAY MASSACRE un réel talent pour créer un univers sonore accueillant et réconfortant : dès Enter, on est en terrain familier. Les nappes de synthés lumineuses, le chant sans aspérité de Chibi, quasi éthéré... Tout est fait pour que l'on s'y sente bien, mais en laissant transparaître une certaine mélancolie. Ce goût si sucré, c'est aussi celui des temps révolus et une forme de nostalgie s'empare de Diamonds alors que, comme le dit le groupe, il faut aussi penser à danser car la nuit est courte. Quelques guitares saturées viennent apporter un peu de turbulence à cette traversée bien tranquille (des riffs un peu gras sur Diamonds, une rythmique plus angoissée sur Flashback). L'ambiance du dernier titre, The Parallel World (sûrement le meilleur de l'album) propose d'ailleurs un ben équilibre entre lourdeur, angoisse et lumière.
Le mélange si particulier entre synthpop, new-wave et rock sombre de THE BIRTHDAY MASSACRE ne manque pas d'attrait. C'est séduisant, agréable, facile à écouter. Diamonds est une nouvelle offrande du groupe à ses fidèles qui se réjouiront de retrouver ces textures sonores à la fois douces et suffisamment mystérieuses pour les transporter dans le monde onirique du groupe. Ombre et lumière, poison et antidote, comme ils nous le disent : le mélange est équilibré et continue de fonctionner à merveille, à condition d'accepter le postulat de base de ce groupe à l'univers si unique.