Depuis quelques années, le metal progressif a le vent en poupe et les projets intéressants du genre se multiplient. Parmi eux, VOLA, originaire du Danemark, se hisse dans le haut du panier et propose une musique à la fois puissante et introspective. Trois ans après leur album studio Witness, le quatuor revient avec un nouvel album et les ambitions ont encore été revues à la hausse.
Dès l'ouverture, Cannibal met le ton avec une collaboration explosive : la voix agressive d'Anders Fridén (In Flames) se mêle parfaitement aux harmonies mélodiques d'Asger Mygind et offre d'emblée un des meilleurs morceaux du groupe. On y retrouve tout ce qui fait la force de la musique de VOLA, caractérisée par des couplets dont l’énergie brute et écrasante vient s’opposer à des refrains plus mélodiques et aériens. Un contraste qui reflète leur approche équilibrée, entre lourdeur métallique et ambiances atmosphériques, pour proposer des morceaux à la fois entraînants et forts en émotions.
Plus incisif qu’avant, VOLA s’entoure davantage d'éléments électroniques, comme cette mélodie entêtante sur Break My Lying Tongue ou cette arpeggiation hypnotisante sur Paper Wolf qui lui donne un côté psychédélique. Les riffs de guitare sont plus percutants et le jeu de batterie est également plus appuyé, donnant aux morceaux plus d'ampleur et d'impact. La voix du chanteur Asger Mygind, chaleureuse et douce, vient quant à elle contrebalancer des instrumentations énervées, presque anxiogènes. Il impressionne par sa capacité à naviguer entre mélodies fragiles et chants puissants, conférant à chaque morceau une charge émotionnelle forte. Mygind chante avec le coeur et ça s'entend.
L’album s’aventure également sur des terrains plus introspectifs. Glass Mannequin et ses relents de thème d’Interstellar explorent la fragilité humaine à travers des sonorités immersives et des paroles poignantes, tandis que Tray, en clôture, offre une touche contemplative, portée par des synthés aériens et une mélodie apaisante. Impossible également de ne pas être subjugué par la douce mélancolie qui se dégage d'I Don’t Know How We Got Here ni de tomber sous le charme de We will not Disband et ses textures électroniques immersives. Ces moments d'accalmie équilibrent les passages plus sombres et intenses, tels que la menaçante Bleed Out, avec ses influences électroniques oppressantes et ses crescendos percutants, ou encore Cannibal dont la rage pure fera décrocher quelques nuques.
Avec cet album, VOLA s'affirme comme un acteur incontournable de la scène prog-metal et Friend of a Phantom est une preuve éclatante de leur maîtrise artistique et de leur capacité à mêler émotion et technicité, un aboutissement d'une recette pleine de sincérité qui tape dans le mille à chaque fois. Sans conteste une des meilleures sorties de l’année.