On vous avait déjà rapidement présenté VVOV lors de notre rétrospective de 2018 suite à la sortie de leur album Like Saturn juste avant le fin de l'année. Depuis, le duo ne cesse d'être prolifique avec bientôt trois productions en 2019, sans compter une compilation instrumentale. Un rythme un peu trop enthousiaste où la quantité peut empiéter sur la qualité mais qui peut se justifier par une inspiration frénétique.
Si l'on se concentre sur Stygian Baptism, second et dernier album en date, on constatera au premier abord un virage musical, le duo étant nettement influencé par la scène black metal. Cela se ressent dans leurs compositions avec notamment un blast complètement assumé sur II. Doloribus Itur et Upheaval, où viennent se poser les hurlements saturés de The Vessel tout en étant porté par ce fameux clavier rétro propre à la synthwave. On se retrouve donc avec un rendu assez inattendu pour le genre encore relativement jeune, dont les limites n'ont pas encore été toutes exploitées, ni poussées à bout et ce bien que l'idée ne soit pas nouvelle : SHREDDER 1984, GREGORIO FRANCO, GÖR FLSH… n'en sont pas à leur premier coup d'essai.
On s'éloigne donc de la pluralité des pistes de Like Saturn où chaque titre reflétait une image d'un groupe cherchant sa propre identité, tâtant un peu dans chaque style pour trouver le son dans lequel évoluer. Le résultat était intéressant et les pistes travaillées mais l'ensemble pouvait manquer de cohérence. Le groupe monte ainsi en compétence avec des changements de rythme intéressants sur Immaculate Pain, ou encore un gros effort sur le clavier avec The Hedonist ou Upheaval, aux mélodies très entraînantes. Dommage que l'inspiration soit venue à manquer pour clôturer deux éventuels tubes, et plus l'on avance et plus l'ensemble devient brouillon voire même cacophonique.
C'est justement ce qui va manquer à VVOV pour faire de lui une référence : la finalisation. La plupart des pistes partent d'une bonne idée mais malheureusement celle-ci s'effondre au fur et à mesure que la lecture avance. C'est dommage, parce que l'on va rester sur une légère déception à la fin de chaque chanson, qui en ressort inachevée. D'autant plus que la durée des pistes excèdent rarement trois minutes. Le groupe que l'on pourrait qualifier de "grindcore de la darksynth" gagnerait à exploiter davantage sa verve en affinant celle-ci par un plus longue introspection au regard de ses compositions.
Ce que l'on retient, c'est un album sorti trop tôt. Il y a de la motivation sous un gros potentiel latent mais l'exécution reste rudimentaire et ressort avec beaucoup de frustration. Néanmoins, VVOV semble enfin avoir trouvé sa voie et progresse exponentiellement dans celle-ci, ce que semble promettre leur prochaine production Deathbed of Humanity qui sortira le 6 septembre prochain.