On avait un peu perdu de vue YOUTH CODE ces dernières années, mais on ne l'avait pas oublié : le duo EBM californien nous avait mis une baffe mémorable avec son album de 2016 Commitment to Complications, aussi offensif que varié, et on avait hâte de s'en prendre une nouvelle ! Voici donc enfin le nouvel album A Skeleton Key In The Doors of Depression, mais le duo n'est plus seul : il s'est acoquiné pour l'occasion à l'artiste trap metal KING YOSEF. Autant dire tout de suite que ça va secouer.
En effet, d'un bout à l'autre de cet album d'une courte demie-heure, YOUTH CODE et KING YOSEF nous bombardent de rythmes martelés, sonorités industrielles entre sifflements, grincements et frappements métalliques, cris furieux de Sara Taylor et son nouvel acolyte, à peine quelques nappes de synthétiseurs et des refrains plus calmes nous permettent-ils de reprendre notre souffle pour aussitôt nous jeter à nouveau dans le chaos ! On a l'habitude de la puissance de feu de YOUTH CODE mais ce qu'il y a de particulier ici, c'est que KING YOSEF apporte avec lui le son de guitares saturées qui, sans être centrales dans les compositions, alourdissent considérablement les morceaux ; la musique se fait moins dansante et moins mélodieuse mais aussi plus massive, plus écrasante. Au chapitre des accointances avec le metal, on remarquera d'ailleurs la présence de Matt Pike de SLEEP sur le morceau Head Underwater. On bascule ainsi sur une forme de metal industriel, particulièrement intense et violent.
Il est vrai que l'album n'a pas la même richesse sonore que Commitment to Complications et que l'on peut regretter la place plus faible des mélodies -on ne peut pas tout avoir, que voulez-vous ! Par ailleurs, le chant masculin est moins varié et moins prenant que celui de Sara Taylor aux oreilles de l'auteur de ces lignes qui, il est vrai, n'est pas un amateur de trap metal. Mais quelle importance ? Par quelque bout qu'on le prenne, A Skeleton Key In The Doors of Depression est un album imparable : on ne pare pas un mur. On n'a le choix que de subir le pilonnage et d'y prendre plaisir. Les premiers morceaux nous servent en force brute, on en retient particulièrement Burner ; à partir de The World Stage, on revient davantage au style habituel de YOUTH CODE grâce à des ambiances plus soignées, et à ce titre, on savoure en particulier le pesant Deathsafe, plus lent, assassin.
Eh bien, il ne nous reste plus qu'à nous remettre de ça en attendant le prochain album !